Vitrail Du papier de soie au verre fondu

Éphémères
"Éphémères", encre de chine sur papiers de soie. 120 x 300 cm. Extrait d’une série de vitraux éphémères créés pour l’église de Sainte-Osmane. 2017.

Les papiers très fins, papiers de soie, papiers de riz, ont une façon de répondre à l’encre en deux temps. D’abord, l’encre semble suivre le chemin indiqué par le pinceau, puis la part d’eau s’étend dans le nuagé de leur texture.
Ces papiers, si fragiles en apparence, sont faits de longues fibres. Ils résistent aux tensions, frottements, à de grandes quantité d’eau ou d’encre.
Ils se laissent traverser complètement ou presque par l’encre, si bien que le résultat peut se lire des deux côtés.

De fil en aiguille, ils ont quitté le plan de travail et je les ai accrochés pour les peindre suspendus, profitant de la lumière qui pouvait les traverser.
C’est ainsi qu’un premier accrochage éphémère est né dans la lumière des baies blanches de l’église de Sainte-Osmane.
Puis, comme des écrans, ces papiers suspendus m’ont offert la possibilité de peindre derrière eux pour ne donner à voir en direct que l’apparition de la peinture, au point de contact entre leur surface et les outils.

J’ai créé ainsi un premier paysage improvisé sur une lecture, puis, un autre, sur les sons de "Chants de Glace" de l’audio naturaliste Boris Jolivet.

En 2008, le département de la Sarthe a eu l’idée, dans le cadre de ses missions de valorisation du patrimoine, de faire se rencontrer des artistes et des maitres verriers.
L’appel à projet pour la création des vitraux de l’église de Sainte-Sabine m’a inspirée. Mes dessins sur le thème des cycles agrestes et du pain ont été retenus.
J’ai rencontré le maitre verrier Éric Boucher, lui-même plasticien et menant une recherche autour du fusing, une technique du vitrail contemporain libérée des lignes de plomb.